mercredi 20 février 2008

ECRIRE POUR DIRE, pourquoi avoir choisi cet intitulé ?

En choisissant la dénomination Ecrire pour Dire pour désigner l’atelier j’ai probablement été plus ou moins inconsciemment influencée par des livres que j’avais lus, ou des chansons qui m’avaient touchées (par exemple Les mots pour le dire de Marie Cardinal, chez Grasset 1975, l’album Mots pour Maux de Johnny Hallyday, nos Maux d’amour de Michel Polnaref (compilation des titres de 1966-1972 sortie en 1999).

C’est comme pour le choix d’un prénom. On croit être original en appelant son enfant si c’est une fille Léa, Manon ou Chloé ou si c’est un garçon Enzo, Lucas ou Théo pour s’apercevoir que ce sont les prénoms les plus attribués actuellement.

Ecrire pour Dire, trois petits mots qui composent une allitération dynamique (figure de style dans laquelle un son consonantique est répété dans plusieurs mots proches, comme Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ou archi sèches ?, ou en publicité Du beau, du bon, Dubonnet, ou des noms de marques Coca-Cola, Big Ben, Mickey Mouse …) pour signifier que lorsque la parole est impossible ou trop difficile, c’est l’écriture qui permettra de véhiculer le message.

C’est précisément quand c’est difficile que le recours à l’écrit est le plus nécessaire, et seul capable d’apporter une vraie valeur libératoire, cathartique.

J’aurais pu choisir Ecrire pour communiquer, Ecrire pour transmettre, c’était un peu lourd. Ecrire pour dire s’est insinué sous ma plume comme trois petites notes de musique en contrepoint de l’expression populaire Parler pour ne rien dire.

Un clin d’œil pour souligner qu’il n’allait pas être question d’écrire dans le vide mais bien pour porter un message. Le délai était court pour envoyer mon texte au CDDP. C’est parti comme cela. Et la lecture de multiples articles de spécialistes est venue conforter mon choix … jusqu’à ce que je lise l’affirmation apparemment contradictoire dans un texte d’Evelyne Charmeux intitulé dans la rubrique Apprendre à écrire / Pour une pédagogie efficace de la production d’écrits (voir http://www.charmeux.fr/ecritpeda.html) trouvé sur son site http://www.charmeux.fr/ où elle s’insurge contre l’exercice de la rédaction en certifiant que on n’écrit pas pour DIRE, mais toujours pour AGIR sur celui avec qui on communique.

C’est un article de fond auquel je souscris totalement. Elle formalise, mieux que je ne pourrais le faire une réflexion très fine sur la production d’écrits. Elle met en avant le fait qu’on n’écrit pas pour dire, au sens de parler, bavarder. Elle insiste sur la fonction de l’écrit qui n’a de sens que si on cherche à communiquer « pour de vrai », en plaçant les élèves dans des situations réelles de communication, ce qui est rarement le contexte de la rédaction ou du texte dit libre et jamais avec un travail de copie ou de dictée.

Je souscris totalement à cette opinion. Nous sommes d’accord sur le fait qu’on n’écrit pas « en l’air ». Et nous sommes là pour prouver aujourd’hui que dès lors qu’on place les élèves dans de telles situations cela marche. Même si les résultats sont modestes.

Bien sûr qu’on n’écrit pas comme on parle. Il n’y a aucun conflit de mots donc entre Evelyne Charmeux et moi. Elle m'a donné l'autorisation de faire référence à ses écrits très vite et fort aimablement Je ne peux donc que vous inviter à la lire dans le texte en suivant les liens ci-dessus.

La découverte du site d'Evelyne Charmeux peut se prolonger sur son blog, qui derrière l'intitulé le blog de l'amie scolaire, cache des articles écrits comme autant de coups de coeur ou de griffe, comme par exemple celui-ci qu'elle vient de m'adresser à propos de la réforme annoncée de la grammaire: Jargon et grammaire, ou quand celui qui jargonne n'est pas vraiment celui qu'on pense...


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