Ce n’est pas parce qu’on a une pratique régulière de la dictée à l’adulte que l’enseignant peut solliciter ses élèves pour écrire une lettre avec succès. Ainsi en témoigne ce dialogue, inspiré d’une mésaventure où mon amie Claire a joué le rôle principal.
Attention, pour savourer les dialogues il vous faut les lire à haute voix.
Les élèves de Moyenne Section (4 ans) avaient fait des cartes de vœux pour les parents. Il en restait plusieurs. La maîtresse proposa d’en écrire une. A qui ? Les élèves furent unanimes pour demander à écrire à Vincent, l’élève qui avait déménagé le mois précédent:
La maîtresse : on va écrire une lettre à Vincent. Je vous écoute. Comment est-ce qu’on peut commencer une lettre ?
Justine : C
La maîtresse écrit C’est
Pierre : S
La maîtresse efface et écrit au tableau Est-ce
Noriane : Q
La maîtresse reprend l’élève : on dit Est-ce que
Ibrahim : T
La maîtresse ajoute t’es. On peut lire au tableau Est-ce que t’es
Puis, après un long silence, elle relance les élèves : Bon, t’es quoi ?
Elle regarde la classe et ne peut s’empêcher de juger : Mais çà ne veut rien dire. Je ne peux pas écrire une lettre comme çà !
Elle doit avoir un regard implorant parce que la petite Khoury lance à tout hasard X
La maîtresse comprend alors ce que le mot lettre signifie pour ses élèves : la suite de l’alphabet … tout simplement …
Et que plusieurs sont homonymes de mots, pouvant créer des quiproquos comme par exemple
C E G D H L M O P R S T qui peuvent s’entendre comme
C’est euh j’ai des hache elle aime eau pet air est-ce t’es
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire