dimanche 10 février 2008

AU PIED DE LA LETTRE

Ce n’est pas parce qu’on a une pratique régulière de la dictée à l’adulte que l’enseignant peut solliciter ses élèves pour écrire une lettre avec succès. Ainsi en témoigne ce dialogue, inspiré d’une mésaventure où mon amie Claire a joué le rôle principal.

Attention, pour savourer les dialogues il vous faut les lire à haute voix.

Les élèves de Moyenne Section (4 ans) avaient fait des cartes de vœux pour les parents. Il en restait plusieurs. La maîtresse proposa d’en écrire une. A qui ? Les élèves furent unanimes pour demander à écrire à Vincent, l’élève qui avait déménagé le mois précédent:

La maîtresse : on va écrire une lettre à Vincent. Je vous écoute. Comment est-ce qu’on peut commencer une lettre ?

Justine : C

La maîtresse écrit C’est

Pierre : S

La maîtresse efface et écrit au tableau Est-ce

Noriane : Q

La maîtresse reprend l’élève : on dit Est-ce que

Ibrahim : T

La maîtresse ajoute t’es. On peut lire au tableau Est-ce que t’es

Puis, après un long silence, elle relance les élèves : Bon, t’es quoi ?

Elle regarde la classe et ne peut s’empêcher de juger : Mais çà ne veut rien dire. Je ne peux pas écrire une lettre comme çà !
Elle doit avoir un regard implorant parce que la petite Khoury lance à tout hasard X

La maîtresse comprend alors ce que le mot lettre signifie pour ses élèves : la suite de l’alphabet … tout simplement …

Et que plusieurs sont homonymes de mots, pouvant créer des quiproquos comme par exemple

C E G D H L M O P R S T qui peuvent s’entendre comme

C’est euh j’ai des hache elle aime eau pet air est-ce t’es

Aucun commentaire: