samedi 9 février 2008

A QUI LA FAUTE ?

Redresse-toi ! Tiens-toi droit ! Tu vas devenir bossue !

Rester dans le droit chemin est l’obsession des éducateurs … comme l’orthographe (étymologiquement « écrire droit ») est celle des professeurs de français.

Pendant des années la dictée était ma hantise. Je savais que quels que soient mes efforts et ma concentration j’aurais un zéro pointé. Chaque faute coûtant alors 4 points la cinquième devenait forcément fatale.

Je me souviens particulièrement d’un texte où il était question d’un raid. Mais l’auteur employait le mot « bivouac » dont j’avais deviné le sens mais pas l’orthographe. Les héros bivouaquaient de campement en campement. Il s’agissait donc sans équivoque possible d’un « bivouaque ». Quelle honte le jour de la correction ! Ce mot ne m’a jamais été d’aucune utilité … jusqu’à aujourd’hui, pour vous faire sourire.

L’orthographe est –selon beaucoup de mes collègues- la raison majeure du dégoût pour l’écriture. Quel dommage ! On recommande désormais de distinguer le moment où on évalue l’orthographe de celui où on note la qualité de la production écrite mais cela demeure un frein important. Parfois à juste titre parce que certains travaux d’élèves s’apparentent au rébus tellement ils sont écrits de manière phonétique, et encore…

J’ai rejoint l’iufm en 2000.L’iufm c’est l’Institut de Formation des Maîtres qui forme, comme son nom ne l’indique pas tout à fait, des professeurs des écoles qu’on appellera toujours « instit » mais là n’est pas la question. J’y ai appris qu’on ne devait plus, sous peine de traumatiser l’élève (dit « apprenant ») pointer des fautes d’orthographes mais des erreurs orthographiques.

Très franchement il est difficile d’employer cette longue expression que nombre d’élèves ne comprennent d’ailleurs pas. J’avais demandé à un petit garçon de 8 ans quelle différence il faisait entre faute et erreur. Il m’avait donné une réponse à méditer.

C’est facile : la faute c’est quand la maîtresse me dit que je me suis trompé, l’erreur c’est quand je le vois tout seul.

L’orthographe est en évolution constante, ce qui ne facilite pas les choses.

A vous maintenant de « voir » si j’ai fait des erreurs dans la phrase suivante :

Il parait que si je pars en weekend à moindre cout pour mon portemonnaie je risque de provoquer une pagaille ambigüe !

Je n’ai fait aucune erreur. Comme vous pouvez vous en assurer à http://www.orthographe-recommandee.info en consultant un site qui vous présentera les rectifications de l'orthographe française. Soyez rassurés. Celles-ci sont officiellement recommandées, sans toutefois être imposées. Je peux donc aussi bien écrire qu’il paraît que si je pars en week-end à moindre coût pour mon porte-monnaie je risque de provoquer une pagaïe ambiguë !

Pour en savoir davantage, téléchargez le mini-guide.
http://www.orthographe-recommandee.info/miniguide.pdf

Il va falloir désapprendre pour continuer à enseigner ...

Merci à http://ebookenherbe.free.fr/accueil/index.html où j’ai trouvé ces liens. Je vous invite à aller y jeter un œil, notamment à la rubrique « le coin des enseignants » qui vous sera ouvert très vite après avoir rempli une demande de mot de passe.

2 commentaires:

robert a dit…

Effectivement, l’orthographe est pour beaucoup un frein à l’expression écrite. Etant moi-même nul en orthographe, l’arrivée du traitement de texte m’a grandement facilité la vie, lorsque j’étais encore en activité (et encore maintenant). Je connais quelqu’un, très bien connu aussi de Marie-Claire qui, grâce à cette nouvelle technologie, a réussi à écrire «l’histoire de sa famille», en une centaine de pages, et qui continue à écrire ses «souvenirs». Ma remarque n’a probablement pas une grande valeur, car j’imagine que cet outil ne peut pas être utilisé par l’enseignant pour transmettre l’orthographe?

Anonyme a dit…

Le traitement de texte est utilisé dans les écoles élémentaires (et les collèges)qui sont équipées d'une salle informatique. Cela commence à se généraliser.
C'est effectivement très utile, en premier lieu d'ailleurs pour souligner les erreurs de frappe.
Cela ne dispense pas d'avoir de bonnes bases, surtout en orthographe grammaticale (et en conjugaison)
Il y a tellement d'homonymes dans la langue française que le meilleur traitement de texte ne fera pas la différence entre par exemple "vert-vers-verre-vair et ver".
Je pense surtout que être "bon" en orthographe demande des années. En ce qui me concerne, après avoir cumulé les zéros, tout s'est éclairci brutalement en classe de 1ère. Peut-être parce qu'on a alors arrêté de faire des dictées ???? Peut-être aussi parce que mon cerveau avait fini de "mouliner" toutes les données ...